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PRP dans le traitement des dysfonctions sexuelles
Publiée le: 24 Novembre 2017
PRP dans le traitement des dysfonctions sexuelles

Procédé relativement nouveau, l’utilisation de plasma riche en plaquettes (PRP) pour la réjuvénation vaginale n’en est pas moins très prometteur. Les femmes sont aujourd’hui informées qu’il existe des solutions aux problèmes sexuels, de baisse du désir ou de douleurs liées aux accouchements, et la demande de réjuvénation vaginale s’accroît.

Le Dr Daniel Sister, Pionnier du PRP au Royaume-Uni et sa collègue Claudia Mc Gloin, très expérimentée dans ce domaine, nous expliquent comment le PRP peut aider à résoudre ces difficultés.Dr DANIEL SISTER et CLAUDIA MC GLOIN expliquent comment l’utilisation du plasma riche en plaquettes dans la réjuvenation vaginale peut aider à traiter les différentes dysfonctions sexuelles.

Dr DANIEL SISTER est médecin esthétique et anti-âge, expert en procédures mini-invasives, en nutrition et traitements hormonaux. Spécialiste du PRP qu’il nomme Dracula Therapy™, il est auteur de nombreuses publications scientifiques et d’ouvrages médicaux et intervient également partout à travers le monde pour former les médecins aux différentes applications du PRP.

CLAUDIA MC GLOIN, fondatrice de la Claudia McGloin Clinic, est infirmière anesthésiste, spécialisée en orthopédie et représentante de la sécurité des patients. Créée en 2011 et l’une des cliniques les plus en vue d’Irlande, la Claudia McGloin Clinic est spécialisée dans les interventions esthétiques non chirurgicales avancées et les procédures orthopédiques, vasculaires et de chirurgie mineure.

Le contexte des problèmes vaginaux

Les difficultés sexuelles touchent aussi bien les femmes hétérosexuelles qu’homosexuelles. [1] Désormais bien identifiées, ces difficultés sont rapportées par 43 % des femmes. [2] On estime que 16 à 75 % des problèmes sexuels féminins concernent le désir, 16 à 48 % l’orgasme, 12 à 64 % l’excitation et 7 à 58 % une douleur sexuelle. [3] Ces problèmes, qui résultent d’une combinaison de facteurs biologiques, psychologiques et relationnels, sont encore mal compris en raison d’un manque de données expérimentales et cliniques pertinentes. [4] Les problèmes persistants et récurrents de réponse sexuelle, de désir, d’orgasme ou de douleur, qui engendrent une souffrance chez les patientes ou pèsent sur la relation avec leur partenaire sont désormais classés sous l’appellation médicale « dysfonction sexuelle féminine ». De nombreuses femmes rencontrent des difficultés de la fonction sexuelle à un moment de leur vie. Une dysfonction sexuelle féminine peut se manifester à n’importe quel âge ; elle peut exister tout au long de la vie ou apparaître tardivement.
La réponse sexuelle repose sur des interactions complexes entre physiologie, émotions, expériences, croyances, mode de vie et relations. La perturbation d’un seul de ces facteurs peut avoir des répercussions sur le désir, l’excitation ou la satisfaction sexuelle, et le traitement passe souvent par plusieurs approches. [5] Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux [6] définit un désir sexuel hypo-actif comme le déficit ou l’absence de désir ou de fantasmes sexuels provoquant une souffrance personnelle et/ou des difficultés relationnelles.
Une femme souffrant de problèmes sexuels ou de dysfonction sexuelle féminine peut se montrer réticente à en parler, y compris à son gynécologue. La plupart des sondages indiquent que les patientes souhaiteraient évoquer leurs problèmes sexuels avec des professionnels de santé mais ont du mal à engager la conversation sur ce sujet. [7]

Dysfonction sexuelle

La dysfonction sexuelle est définie au sens large comme l’incapacité à profiter pleinement d’un acte sexuel. Plus spécifiquement, les dysfonctions sexuelles sont des troubles qui interfèrent avec le cycle complet de réponse sexuelle. Ces troubles sont responsables de difficultés à apprécier ou à avoir une relation sexuelle. Si la dysfonction sexuelle menace rarement la santé physique, elle peut avoir un lourd impact psychologique et entraîner dépression, anxiété et sentiments invalidants d’inadéquation. [8] La dysfonction sexuelle féminine peut être subdivisée en troubles du désir, de l’excitation, de l’orgasme et douleur sexuelle. Les troubles sexuels avec douleur incluent la dyspareunie et le vaginisme. [9] 

Le trouble de l’excitation sexuelle féminine est une incapacité à atteindre ou à conserver une excitation sexuelle suffisante, entraînant une souffrance personnelle qui peut s’exprimer par l’absence d’excitation subjective ou de réponse génitale (lubrification, intumescence) ou d’autres réponses somatiques. [10]

La dysfonction orgasmique est l’incapacité à atteindre l’orgasme lors d’une stimulation sexuelle. Cette perturbation peut provoquer une souffrance ou des difficultés interpersonnelles marquées. Cette dysfonction n’est pas mieux expliquée par une autre affection psychologique, par les effets physiologiques directs d’une substance ou par une autre affection médicale d’ordre général. Le diagnostic de trouble de l’orgasme féminin peut être établi. Cette affection est considérée comme primaire lorsque la femme n’a jamais ressenti d’orgasme, quel que soit le mode de stimulation. Elle est considérée comme secondaire si la femme a déjà eu des orgasmes par le passé mais est actuellement anorgasmique. [11]

Le vaginisme, contraction involontaire des muscles du tiers externe du vagin, est souvent lié à des phobies sexuelles ou à des abus ou traumatismes antérieurs. Le vaginisme peut être total ou situationnel, c’est-à-dire qu’un examen pelvien est possible, mais pas une relation sexuelle. Une thérapie et un accompagnement des femmes souffrant de vaginisme peuvent être mis en place, souvent avec succès, par les médecins traitants. [12]

La dyspareunie regroupe trois types de douleur : superficielle, vaginale et profonde. [13] La dyspareunie superficielle se manifeste lors des tentatives de pénétration ; elle est souvent consécutive à des affections anatomiques ou d’irritation, ou encore au vaginisme. La dyspareunie vaginale est une douleur liée aux frottements (c’est-à-dire un problème de lubrification) qui inclut des troubles de l’excitation. La dyspareunie profonde est une douleur liée à la pénétration, souvent associée à une maladie ou un relâchement du pelvis. [14] 

La baisse de désir est encore mal comprise. Nous savons que certaines affections médicales peuvent nuire au désir sexuel. Par exemple, la maladie dépressive l’altère souvent fortement, de même que le stress ou la fatigue. [15] Les troubles du désir chez les patientes en pré-ménopause peuvent être consécutifs à des facteurs liés au mode de vie (p. ex. carrière professionnelle, enfants), à la prise de médicaments ou à une autre dysfonction sexuelle (p. ex. douleurs ou troubles de l’orgasme). [16] On estime qu’environ 30 % des femmes n’éprouvent aucun désir sexuel. Certaines femmes peuvent être touchées uniquement à certaines périodes de leur vie, par exemple pendant la grossesse ou au moment de la naissance d’un enfant, pendant l’allaitement et à la ménopause ou dans des périodes de crise, de bouleversements ou de maladie. Pour d’autres, il peut s’agir d’une situation chronique génératrice de souffrance. [17]

Causes de la dysfonction sexuelle

La dysfonction sexuelle peut résulter d’un problème physique ou psychologique.

Causes physiques : de nombreuses affections physiques et/ou médicales peuvent entraîner des problèmes sexuels : diabète, insuffisance cardiaque, maladies neurologiques, déséquilibres hormonaux, ménopause et maladies chroniques comme l’insuffisance rénale ou hépatique, ou encore alcoolisme et toxicomanie. Les effets secondaires de certains médicaments, dont certains antidépresseurs, peuvent également altérer le désir et la fonction sexuels.

Causes psychologiques : elles comprennent le stress et l’anxiété liés au travail, une inquiétude relative à la performance sexuelle, des difficultés conjugales ou relationnelles, la dépression, un sentiment de culpabilité et les effets d’un traumatisme sexuel passé. [18]

Les troubles sexuels les plus courants chez les femmes sont liés au désir et à l’excitation ; viennent ensuite la douleur au cours de l’acte sexuel ou les difficultés de pénétration. Ces observations sont extraites d’un article de chercheurs britanniques publié dans la revue Obstetrician & Gynaecologist.

Incontinence urinaire

L’incontinence urinaire est un problème de santé fréquent chez les femmes, d’une prévalence rapportée de 11,4 à 73 %. [19,20] L’incontinence urinaire a également été pointée comme ayant des répercussions négatives sur la sexualité féminine. L’association entre incontinence urinaire et problèmes sexuels a été établie par Temml et al., qui ont rapporté que 25,1 % des femmes souffrant d’incontinence urinaire présentaient des troubles sexuels d’importance variable. [21] Les résultats d’une étude d’Aslan et al. ont montré que l’incontinence urinaire réduisait significativement la fonction sexuelle chez les femmes pré-ménopausées sexuellement actives. La dysfonction sexuelle est un problème prévalent et pénible chez les femmes souffrant d’incontinence urinaire. Elle réduit le niveau de satisfaction et la qualité de la vie sexuelle de ces patientes. [22]

Lichen scléro-atrophique

Le lichen scléro-atrophique est une inflammation cutanée chronique qui peut toucher n’importe quelle zone du corps mais concerne le plus souvent la peau de la vulve et autour de l’anus chez les femmes. [23] Cette affection peut toucher tout le monde, mais les femmes ménopausées constituent la population la plus à risque. [24] Les symptômes du lichen scléro-atrophique peuvent comprendre :

• des démangeaisons (prurit) qui peuvent être sévères
• une gêne généralement majorée si le lichen scléro-atrophique touche la région génitale, anale ou les zones voisines
• des taches blanches lisses sur la peau pouvant évoluer en plaques zébrées et plissées
• une tendance aux ecchymoses ou au fendillement
• dans les cas sévères, des saignements, des cloques ou des lésions ulcérées
• des douleurs pendant l’acte sexuel

Intervention

L’intervention de réjuvénation vaginale avec PRP est simple et rapide : environ 30 minutes, après une consultation approfondie. Comme pour tous les traitements à l’aide de PRP, un échantillon de sang de la patiente est prélevé, puis les globules rouges, le sérum et les plaquettes sont séparés par centrifugation. Les globules rouges sont écartés, et le plasma riche et pauvre en plaquettes est récupéré et activé à l’aide de chlorure de calcium.
L’intervention ne nécessite aucune interruption de l’activité des patientes. Les résultats peuvent être immédiats, mais quelques semaines sont parfois nécessaires pour qu’ils soient optimaux. Des résultats perdurant jusqu’à 18 mois ont été démontrés. [25]

Le plasma riche en plaquettes contribue à la réjuvénation du tissu vaginal, à l’amélioration de la réponse sexuelle et au soulagement de l’incontinence urinaire. Bien que les résultats varient d’une personne à l’autre, les patientes peuvent s’attendre à constater les changements suivants :

• excitation sexuelle accrue par la stimulation clitoridienne
• peau d’aspect plus jeune et plus lisse autour du vagin
• resserrement de l’ouverture vaginale
• orgasmes plus intenses et plus fréquents
• désir sexuel accru
• meilleure aptitude à obtenir un orgasme vaginal
• diminution de la douleur pour les patientes souffrant de dyspareunie
• augmentation de la lubrification naturelle
• diminution de l’incontinence urinaire

La recherche sur cette intervention et sur les patientes se poursuit. Des visites de suivi sont programmées entre trois et six mois après l’intervention et à 12 mois, mais les résultats obtenus sur les patientes traitées sont déjà remarquables.

 

* Cet article est issu d’un extrait du livre « PRP en médecine esthétique et réjuvénation », à paraître aux éditions Officina Editoriale Oltrarno.

 

RÉFÉRENCES:

  1. Coulson, C. and Crowley, T. (2007), Current thoughts on psychosexual disorders in women. The Obstetrician & Gynaecologist, 9: 217–222
  2. Laumann EO, Paik A, Rosen R Sexual dysfunction in the United States: prevalence and indicators JAMA 1999 281 537–44 doi:10.1001/jama.281.6.537
  3. Hayes RD, Bennett CM, Fairley CK, Dennerstein L What can prevalence studies tell us about female sexual difficulty and dysfunction? J Sex Med 2006 3 589–95 doi:10.1111/j.1743-6109.2006.00241.x
  4. Basson R, Berman J, Burnett A, Derogatis L, Ferguson D, Fourcroy J et al Definitions and classifications. Report of the International Consensus Development Conference on Female Sexual Dysfunction J Sex Marital Ther 2001 27 83–94 doi:10.1080/00926230152051707
  5. http://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/female-sexual-dysfunction/basics/definition/con-20027721
  6. The Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, fourth edition (DSM-IV
  7. http://www.acog.org/About-ACOG/ACOG-Districts/District-II/Female-Sexual-Dysfunction
  8. (http://medical-dictionary.thefreedictionary.com/sexual+dysfunction)
  9. ACOG technical bulletin. Sexual dysfunction. No. 211. Washington, D.C.: American College of Obstetricians and Gynecologists, September 1995
  10. http://www.sexualhealthaustralia.com.au/page/female_sexual_arousal_disorder_fsad.html
  11. https://www.psychologytoday.com/conditions/orgasmic-disorder
  12. Rosen RC, Leiblum SR. Treatment of sexual disorders in the 1990s: an integrated approach. J Consult Clin Psychol. 1995;63:877–90
  13. Am Fam Physician. 2000 Jul 1;62(1):127-136
  14. Schein M, Zyzanski SJ, Levine S, Medalie JH, Dick-man RL, Alemagno SA. The frequency of sexual problems among family practice patients. Fam Pract Res J. 1988;7:122–34
  15. BMJ 1999;318:41 Female sexual problems I: Loss of desirewhat about the fun?
  16. Am Fam Physician. 2000 Jul 1;62(1):127-136
  17. http://www.sda.uk.net/libido
  18. http://www.medicinenet.com/sexual_sex_problems_in_women/article.htm#what_causes_sexual_problems
  19. Bartolotti A et al.. Prevalence and risk factors for urinary incontinence in Italy. Eur Urol 2000; 37: 30−35
  20. International Journal of Impotence Research (2005) 17, 248–251. doi:10.1038/sj.ijir.3901296 Published online 9 December 2004
  21. Temml C et al.. Urinary incontinence in both sexes: prevalence rates and impact on quality of life and sexual life. Neurourol Urodynam 2000; 19: 259−271
  22. International Journal of Impotence Research (2005) 17, 248–251. doi:10.1038/sj.ijir.3901296 Published online 9 December 2004
  23. http://www.bad.org.uk/shared/get-file.ashx?id=1972&itemtype=document
  24. http://www.mayoclinic.org/diseases-conditions/lichen-sclerosus/basics/definition/con-20028610
  25. www.claudiamcgloinclinic.com

 

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